La première fois que j’ai entendu parlé du Canoë Trip, je me suis dit non, trop sportif pour moi. Et puis, j’ai repensé à mon expérience de canot-camping au Canada. C’était une nuit, une seule, pendant un voyage incroyable. Pourtant cette nuit-là, est un de mes meilleurs souvenir du Canada. Alors petit à petit, c’est un pourquoi pas qui s’est imposé à moi. J’en ai parlé à Mr Tortue, il était intéressé. Il ne m’en fallait pas plus, c’est parti !
Qu’est-ce que c’est ?
Une aventure d’une semaine sur les lacs d’une réserve naturelle suédoise. Canoë Trip nous fournit l’embarcation, puis c’est parti pour une semaine de navigation et de camping en autonomie. Même si au départ, il y a tout un groupe, chacun est libre de son itinéraire, de ses lieux de campement et organisation de ses journées. On navigue donc une semaine en toute liberté dans des paysages magnifiques.
Ce que j’ai vraiment aimé, c’est de pouvoir profiter de la nature autrement qu’en marchant. J’adore la randonnée, pourtant, sur l’eau, il y a un autre charme. Les paysages sont différents, on se sent plus petit face à la nature puisque plus bas et il y a aussi un grand sentiment de liberté lorsque le canoë fend l’onde devant soi.
C’est le voyage parfait pour déconnecter et se ressourcer puisque pas d’accès à une prise électrique de la semaine.
Est-ce que c’est sportif ?
Un petit peu quand même, le canoë n’avance pas tout seul ! Cependant, étant libres de se rendre où l’on souhaite, au rythme qui nous convient, même débutant c’est faisable. En y allant tranquillement, il est possible de faire plein de choses.
Moi, j’ai un peu souffert les premiers jours, puis je me suis habituée pour finalement faire de bonnes journées sur la seconde moitié du séjour. Certains choisissent d’avancer rapidement pour traverser tous les lacs. Avec Mr Tortue, nous avons décidé de ne pas faire l’un des lacs, le plus grand, préférant prendre notre temps sur ceux traversés.
Qu’est-ce que l’on mange ?
Il est possible de prendre un food pack préparé par Canoë Trip ou bien d’amener sa propre nourriture pour le séjour.
Dans tous les cas, un set de cuisine est fourni à tous les participants, même ceux qui n’ont pas pris le food pack. Il est composé de deux casseroles, une poêle, une poignée et un réceptacle étanche pour l’alcool à brûler. Une bouteille d’alcool à brûler, est évidemment fournie avec. C’est plutôt compact- une fois rangé et cela chauffe vraiment bien !
Food pack
J’avais opté pour le food pack car je n’avais pas envie de me prendre la tête. Nous en avions pris deux, un par personne. Finalement, c’était beaucoup trop, il n’y a clairement aucun risque de manquer avec ce qu’ils nous donnent ! Il faut tout de même bien penser à amener un ouvre-boîte, des couverts et des tasses.
Dedans, il y avait des repas et petits déjeuners déshydratés, des boîtes de conserve, des pâtes, du riz, de la purée, des petits pains pour hot-dog, des oignons frits, du ketchup, des biscottes, des galettes de riz, flocons d’avoine, farine, levure, diverses barres de céréales, pâte à tartiner, chips, fruits secs, chocolat, marshmallow, etc… Il existe une version végétarienne du food pack.
Au départ, il y a quelques produits supplémentaires à disposition : du sel, du poivre, le café, thé, des confitures, des pommes et des carottes. Je vous recommande de prendre des pommes et carottes, car cela fait du bien de manger un fruit frais parmi tous les plats préparés fournis. Mais surtout n’oubliez pas le sel pour le riz, les pâtes et éventuellement faire du pain !
Sur place, il y a également une swap box avec des restes de la semaine précédente que l’on peut prendre si l’on souhaite. Il est aussi possible d’y laisser des denrées que l’on ne souhaite pas consommer, ou ne pas ramener à la fin de la semaine.
Apporter sa propre nourriture
En gros, il est possible de prendre n’importe quoi tant que cela se prépare sur un réchaud ou un feu de bois et que cela se conserve sans besoin d’être au fais. La place et le poids sont aussi des critères non négligeables à prendre en compte !
Pêcher
Pour les amateurs, il est possible de pêcher. Il faut amener son propre matériel et payer un permis de pêche sur place. Je vous conseille de prévoir suffisamment de repas à côté, au cas où, car les prises sont assez hétérogènes. Pour exemple, pendant ma semaine, un groupe n’a eu que deux brochets, alors qu’un autre en a pris plus d’une dizaine durant la semaine.
Comment cela se passe pour dormir ?
Shelters
Ils sont indiqués sur la carte, ce sont des espaces aménagés avec des foyers pour faire du feu, des bûches, des toilettes sèches, des poubelles et des abris pour dormir : trois murs, un sol et un toit avec souvent une bâche pour le quatrième côté.
Il est donc possible de faire la semaine sans tente (matelas et duvet restent indispensables, les nuits sont fraîches) en dormant dans les shelters.
Camping sauvage
Lorsque l’on a une tente, ou un hamac, on peut dormir ailleurs que sur les shelters. En gros il est possible de choisir n’importe quel emplacement sur les rives, sur une île, sauf zones interdites car protégées. Bien souvent il y a déjà des traces de camp puisqu’il faut un endroit pour aborder avec le canoë et un espace un peu dégagé pour mettre une tente. On sent qu’il y a eu du passage, certains camps sont pourvus de foyers, des chemins sont tracés, parfois il y a de quoi s’asseoir, ou même des petits aménagements (tables, râteau pour retirer les pommes de pin, balançoire, fil à linge, corde pour aider à aborder). Contrairement aux shelters qui sont pour la grande majorité accessibles à pied ou par la route, il est possible de s’isoler et se sentir vraiment seul au monde en campant ailleurs.
Nous avons fait quatre nuits en camping sauvage et deux en campant à proximité de shelters. Un bon compromis entre confort et isolement. Enfin, un confort tout relatif qui se limite à un accès aux poubelles, toilettes sèches et aménagements pour le feu.
La dernière nuit, du vendredi au samedi, se fait à la base nautique, avec tout le groupe. L’occasion de rencontrer tout le monde et échanger sur nos différentes expériences.
Comment se laver ?
Il n’y a pas de douches sur les shelters donc pendant une semaine, la toilette, c’est dans le lac ! Même si l’eau paraît fraîche en entrant dedans, elle est super bonne. Quand il a fait bien chaud toute la journée, une petite baignade fait un bien fou, et le cadre est plutôt pas mal.
Quel itinéraire ?
Il n’y a pas d’itinéraire défini, tant que l’on respecte les règles de la réserve, on peut naviguer et planter sa tente où l’on souhaite. Cela permet à chacun d’avancer à son rythme et de profiter du séjour selon ses intérêts.
Nous sommes partis de Olofstrom, après une journée sur le premier lac, nous sommes passés sur le second lac où nous sommes restés plusieurs jours. Nous en avons fait le tour en longeant les côtes, plutôt qu’en traversant tout droit car nous avons choisi de ne pas aller jusqu’au lac Immeln. Différentes raisons ont motivé ce choix : pas envie de refaire des passages à terre qui semblaient plus compliqués que le premier, le lac Immeln nous semblait immense sur la carte, or ce sont les côtes qui nous intéressaient plus pour les paysages et l’observation d’oiseaux et, pour terminer, il n’y a pas de base nautique sur ce lac ce qui fait qu’il est assez peu fréquenté.
Pour faciliter les passages terrestres, des roues sont fournies, à installer sous le canoë. Je n’ai fait que le premier passage qui était plutôt facile, apparemment les suivants étaient plus compliqués, mais rien d’infaisable.
Que peut on observer ?
La zone de lacs entre Immeln et Olofstrom est une réserve naturelle.
En étant un peu attentif et pas trop bruyant, il est possible d’observer de nombreuses espèces d’oiseaux. Je me suis régalée à les photographier pendant la semaine !
Comme j’y étais en Juin, il y avait des petits. C’est vraiment très mignon, mais à observer de loin pour ne pas déranger, et éviter de se faire attaquer par des parents pas contents !
Il est aussi possible de voir des élans, mais cela est relativement rare et je n’ai pas eu cette chance.
En profiter sereinement
Sur place, on est en contact avec un ranger qui transmet des informations pratiques, notamment sur la météo. Cela a un côté rassurant puisque en cas de problème, il est possible de contacter cette personne pour avoir de l’aide ou des conseils.
On est aussi en contact avec les autres participants, le top pour échanger des informations pratiques ou se donner des coups de main.
Des contacts qui restent occasionnels car, comme je le disais au début de cet article, il n’y a pas d’électricité. C’est donc le bon moment pour déconnecter et profiter de la nature.
Quelque soit la raison de ce voyage (sportif, nature, pêche ou autre), je ne peux que vous recommander de profiter des magnifiques couchers de soleil, et levers de soleil si vous êtes courageux. Un ciel en feu, le reflet dans le lac et un soupçon de brume, ce sont des moments vraiment magiques !
Pratique
S’y rendre
Il y a 3 moyens possibles pour se rendre au point de départ. Soit par ses propres moyens, soit en avion jusqu’à Copenhague (ou Oslo pour le Varmland), puis prendre la navette canoë trip à l’aéroport, soit choisir le bus canoë trip au départ de Paris ou Bruxelles.
Initialement, nous avions pris le bus au départ de Paris directement avec Canoë Trip, bus finalement annulé faute d’un nombre suffisant de passagers. Devant revoir notre transport un peu tard, nous avons fait le trajet en bus avec la compagnie Flixbus jusqu’à Copenhague, un train pour rejoindre l’aéroport (le trajet gare – aéroport se fait très facilement), puis la navette Canoë Trip.
Les trajets Flixbus ne sont pas directs, il y a un changement, qui est le plus souvent en Allemagne ou, comme moi, à Amsterdam. Concernant ce trajet, c’était long et la nuit dans le bus moyennement confortable, mais en prévoyant de quoi s’occuper cela était bien plus économique que l’avion.
Prix
Le prix de l’aventure est à partir de 380€, selon les semaines.
Diverses options sont possibles, à ajouter au prix de base. Il y a notamment, le food pack qui est à 105€ par personne, le bus depuis Paris ou Bruxelles, la navette depuis l’aéroport, une assurance voyage, etc. Tous les prix sont détaillés sur leur site internet.
Organisation
Le Canoë trip est une aventure possible de Juin à Septembre, avec différents lieux de départ. Il y a Olofstrom et Immeln qui sont sur le même réseau de lac, et Varmland qui est plus au nord, donc plus loin. Pour participer, il est nécessaire d’être deux par canoë, impossible de le faire seul. C’est faisable avec un enfant ou un chien.
Les départs en canoë se font le samedi, avec un retour à la base nautique le vendredi suivant. Les trajets du retour en bus ou vers l’aéroport sont le samedi.
Affaires fournies à tous :
- une carte plastifiée du réseau de lacs,
- un set de cuisine qui comprend 2 casseroles, une poêle, une poignée, 2 éponges, un réchaud et la bouteille d’alcool à brûler,
- un flacon de savon/shampooing/produit vaisselle biodégradable,
- une pelle,
- un bidon de 5L pour l’eau,
- un gros bidon étanche d’au moins 50L (je n’ai pas mesuré mais on y met vraiment pas mal de choses),
- le canoë, les pagaies, des roues pour les passages à terre et les gilets de sauvetage.
Trucs à penser
Prendre un briquet ou des allumettes pour allumer la popote fournie. Si vous prenez le food pack, il faut aussi un ouvre-boîte.
En juin et juillet, il peut être utile de prévoir des cache-yeux pour dormir car la nuit est courte : coucher de soleil vers 23h, lever à 4h.
Conclusion
Cette semaine m’a enchantée, autant par les paysages que la faune observée, le changement de rythme par rapport à notre quotidien et même la simplicité de nos journées. C’est une aventure que vous aimeriez tenter ?
Si vous avez d’autres questions, je me ferais un plaisir de vous répondre et mettre à jour cet article en cas d’oublis !